Je ne machouille pas mes crayons, et je ne froisse guère les feuilles de papiers en fait. Je m'arrête en route. Je m'interromps et je passe à autre chose, en pensant, à tort, que cela m'aidera quand je bloque. Alors qu'en vérité, je bloque quand ça devient un peu inconfortable, un peu effrayant, quand j'atteins un seuil d'émotion que je redoute et qui me fait peur.
J'ai appris que cette peur, ce trac, c'est une façon que mon cerveau reptilien pense utile pour me protéger d'aller vers l'inconnu, vers le danger perçu ou imaginé. C'est sa manière de me maintenir sur place, dans ma zone de confort, même si dans cette zone il y a énormément de frustration, de doute, d'insatisfaction.
Alors, le truc c'est de calmer cette émotion qui menace de submerger le système nerveux, en s'arrêtant effectivement, mais sans passer à autre chose surtout. S'arrêter, c'est à dire arrêter de penser à tout un tas de truc, et se concentrer uniquement sur ralentir sa respiration, et ralentir tout ce qui peut s'agiter.
Et ensuite, visualiser l'accomplissement, et même au-delà.
Puis pousser, forcer, pousser encore. Remettre sur le métier sans regret, sans jugement, simplement avec l'intention de se dépasser.
Billet original sur Un jour @ la fois