Il y a quatre ans, nous nous préparions à encaisser Sandy, un ouragan qui a marqué la région et les esprits.
Il y a quinze jours, je revenais des obsèques de mon jeune rabbin, que je ne connaissais qu'à peine pour l'avoir rencontré une seule fois à l'époque de cet épisode dramatique dans notre ville et comté.
Parler des saisons et des phénomènes climatiques permet de parler des choses que l'on a partagées, sans pourtant réussir à convaincre des émotions partagées.
C'est comme cela que je vois combien nous sommes tous différents, et qu'il est vraiment impossible de savoir ce qui se joue à l'intérieur des pensées de l'autre.
Même s'il a traversé les mêmes tempêtes, vu les mêmes paysages, écopé les mêmes flots.
La semaine dernière, je dînais pour shabbat avec trois familles réunies autour d'un repas de fête hebdomadaire. Le lundi matin suivant, un petit incendie se déclarait dans la chaufferie de l'une de ces familles, et aujourd'hui ils sont encore réfugiés au motel, le temps que le nettoyage de la suie qui a tout recouvert chez eux soit terminé.
Cette semaine, en vérité, la saison a complètement changé la donne, le premier mois de la nouvelle année s'achève, et nous allons lire le récit, les récits, puisqu'il y en a deux, de la Création du monde, des allégories qui parlent à certains, ou qui sont des fables pour d'autres, avec aussi le premier meurtre de l'humanité et la mise face à nos responsabilités les uns vis-à-vis des autres.
J'entends le vent qui souffle à l'extérieur, il fait nuit, et la maisonnée est tranquille, je suis bien au chaud, nous avons dîné tranquillement, mon fils et moi, après avoir chanté et accueilli le chabbat tout simplement, je me fabrique mes souvenirs avec mes billets de blog et c'est bon.
Billet original sur Un jour @ la fois