Juste avant Yom Kippour, j'avais travaillé d'arrache-pied pour une campagne prévue être lancée le 15. Bien sûr la mort et les funérailles de notre rabbin ont pas mal bouleversé mes plans qui étaient de me consacrer à temps plein à la campagne en question. C'est à la fois l'avantage et l'inconvénient d'être à son compte, l'avantage, c'est la souplesse, l'inconvénient, c'est que si je "sucre" mes heures au charbon, je ne ramène pas l'oseille... L'avantage, c'est que je peux sans culpabiliser décider de mes priorités, l'inconvénient, c'est que je culpabilise en permanence de faire passer mes priorités derrière d'autres priorités, comme si mon jeu de chaises musicales de priorités était un jeu honteux. Je passe beaucoup de temps à me gratter la tête à essayer de comprendre là où le bât blesse et pourquoi je serais débordée comme ça, alors qu'en vérité, c'est tout simple, je fais tout moi-même !
Qu'à cela ne tienne, j'ai grillé les dates butoir, et la campagne bat son plein, mes objectifs seront ramenés à la baisse bien entendu, et aujourd'hui, premier jour où j'ai osé regarder mes statistiques pour voir les résultats : comme quoi, quand on a la bonne attitude, et la capacité de relativiser, on restera toujours gagnant, moi qui m'attendais à la déception cruelle de ne rien voir à part des zéros, j'ai réussi à convertir une signature pour le séminaire dont je fais la promotion, et j'ai eu l'impression d'avoir atteint le sommet du Kilimandjaro, même à cloche-pied, j'étais tout simplement ravie !
Forte de cette excitation inattendue, j'ai accueilli la distraction du travail avec un soulagement immense ! Distraction de la rédaction des souvenirs que l'autre rabbin nous a demandé de partager pour un livre à la mémoire de Marcus et sur laquelle je cale tellement j'ai l'impression d'avoir à défiler beaucoup trop de souvenirs. Faire le tri devient une épreuve ! je ne me reconvertirai sûrement pas en rédactrice de nécrologie, ma foi, c'est peut-être passionnant, mais que c'est donc chargé émotionnellement !
Billet original sur Un jour @ la fois