Je suis rentrée de la synagogue pour trouver que "mon" arbre avait été coupé.
Je savais bien que quelque chose clochait l'autre jour, quand j'en avais parlé ici. La sécheresse aura eu raison de ce pin, qui a résisté aux ouragans, aux tempêtes, aux frimas, à tant et tant, et qui était mon arbre phare. Je suis allée lui rendre grâce d'avoir marqué le paysage si distinctement pendant toutes ces années. Et j'ai récupéré quelques copeaux et plusieurs petites pommes de pin, pour les garder en mémoire de sa gloire.
Après l'office du matin, j'étais déjà pas mal ébranlée, et tandis que j'allais chercher M. Ziti qui avait eu classe, mais pas de transport, je repensais ce poème (piyout) redoutable d'Ounetané Tokef qui figure uniquement dans la liturgie de cette fête, pour nous rappeler à bien des égards l'importance de l'effroi dans la motivation qu'il peut y avoir à célébrer la vie coûte que coûte. Je me disais alors que j'en ferais volontiers le thème de mon billet, et je me demandais bien comment pouvoir l'illustrer.
Et voilà que mon arbre m'a donné le cliché parfait, qui représente exactement l'émotion qui a été la mienne ce matin, et pour laquelle je n'ai pas encore les mots pour la décrire correctement.
Billet original sur Un jour @ la fois